Village de Saint-Aventin

L’Eglise de Saint-Aventin

Cette église, aux deux clochers typiques de l’art roman pyrénéen est la plus grande et la plus achevée de toutes les églises de la vallée de l’Arboust. Elle est dédiée à un berger de la vallée, un ermite très populaire qui vivait là vers la fin du VIII ème siècle. Un  porche remarquable orné de sculptures et des chapiteaux historiés montre des scènes de la vie et du martyre de Saint-Aventin. Les murs extérieurs portent de nombreux éléments de stèles et d’autels païens dédiés à des dieux pyrénéens, dont Abellio et Aherbelst. Le tympan représente un christ entouré des quatre évangélistes, chacun porté par un ange. Le sculpteur du tympan a consacré un bas relief à la découverte de la sépulture de Sain-Aventin par un taureau, placé aujourd’hui sur un contrefort extérieur.

Les chapiteaux intérieurs à droite sont consacrés au martyre de Saint-Aventin, deux autres chapiteaux rappellent la suite de l’histoire de l’ermite : son arrestation et sa décapitation par les Maures. A l’intérieur, une belle cuve baptismale, monument remarquable de l’art religieux se rattache par le symbolisme de son décor à l’art chrétien primitif ; la grille du choeur en fer forgé avec ses multiples spirales qui composent une véritable dentèle, prouve aussi que le travail du fer à cette époque est un art majeur pyrénéen. A l’intérieur, des fresques murales remarquables confèrent à ce lieu sacré toute sa dimension spirituelle. Le clocher principal, rectangulaire à sa base et carré dans sa partie supérieure par un système de retraits successifs se retrouve dans d’autres églises de la vallée, comme celle de Cazeaux. Au deuxième étage du clocher, deux baies à trois arceaux  reposent sur deux colonnettes. Un autre clocheton édifié au dessus du choeur date pour sa part du XI ème siècle. L’ensemble de l’édifice et le plan de la construction est basilical à trois nefs, une centrale et deux latérales. Les fresques murales de l’église ont été peintes plus d’un siècle après sa construction. Le côté nord de l’église est adossé à la montagne, laissant juste un petit passage dont les arcs rejoignent le rocher.

La vierge au dragon

Sur un bas relief du porche, la vierge assise tient l’enfant Jésus sur les genoux, symbole de la sagesse des populations pyrénéennes. Ce bas relief porte la marque des sculpteurs de la porte Miègeville que l’on retrouve à la basilique Saint-Sernin de Toulouse. Au dessus de la vierge on distingue un arc architectural orné à ses deux extrémités de têtes animales.
Sous les pieds de la vierge, des figures monstrueuses ressemblent à des dragons et évoquent les souvenirs d’anciens cultes païens particulièrement vivaces dans cette vallée du Larboust.

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